Droit fiscal, impôts, taxes

Crédits d’impôt

Crédits d’impôt

Contrairement à la réduction d’impôt, si le montant du crédit d’impôt est supérieur à l’impôt dû par le contribuable, le surplus donne lieu à un remboursement. En cas de non-imposition, c’est la totalité du crédit d’impôt qui est versée.

Frais de garde des jeunes enfants

Crédit d’impôt égal à 50 % des sommes dépensées pour la garde d’enfants âgés de moins de 6 ans au 1er janvier par les contribuables vivant seuls ou les ménages même si l’un des membres du couple est sans emploi.

Maximum des dépenses prises en compte : 3 500 € par an et par enfant (soit un crédit d’impôt maximal de 1 750 €).

En cas de garde alternée, chacun des parents peut bénéficier de ce crédit mais ce montant est divisé par deux.

Ce crédit d’impôt est réservé à la garde hors du domicile de l’enfant : enfant gardé dans un établissement (crèche, garderie y compris pendant le temps scolaire, centre de loisirs) ou par un assistant maternel agréé. Il s’applique aux sommes versées à des personnes ou à des établissements situés également dans un autre État de l’Union européenne à condition qu’ils soient soumis à une réglementation équivalente à celle appliquée en France.

Les sommes facturées pour l’achat de jeux, de matériel d’éveil, la consommation d’eau, d’électricité, de gaz liés à la garde de l’enfant peuvent être prises en compte pour un montant forfaitaire de 2,65 € par journée d’accueil.

Si l’aide excède l’impôt dû, l’excédent sera restitué au contribuable.

Ce crédit d’impôt s’applique aux grands-parents qui assument la charge des enfants de leur propre enfant majeur rattaché à leur foyer fiscal.

Emploi d’un salarié à domicile

Crédit d’impôt égal à 50 % des dépenses liées à l’emploi d’un salarié à domicile dans la limite de 12 000 €, majorée de 1 500 € par enfant à charge et par membre du foyer fiscal âgé de plus de 65 ans avec un maximum de 15 000 €. Ce plafond passe à 20 000 € pour les invalides de la 3e catégorie et pour les contribuables ayant à leur charge une telle personne vivant sous leur toit ou un enfant ouvrant droit au complément de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (ce plafond de 20 000 € peut s’appliquer dès l’imposition des revenus de l’année au cours de laquelle la carte d’invalidité a été demandée). Le plafond est également relevé à 15 000 € ou 18 000 € la première année d’emploi direct d’un salarié.

La personne peut être employée directement ou être salariée d’une association, d’une entreprise ou d’un organisme agréé (notamment les centres communaux d’action sociale) ou d’une régie de quartier agréée. L’emploi doit rémunérer une activité de services à la personne : garde d’enfant à domicile, soutien scolaire, entretien de la maison, préparation de repas à domicile, travaux de jardinage, assistance des personnes âgées ou handicapées, assistance informatique ou Internet à domicile, etc. Les dépenses engagées au titre des services à la personne réalisés pour partie en dehors du domicile ouvrent également droit au crédit d’impôt si ces prestations sont comprises dans une offre globale de services incluant un ensemble d’activités effectuées à domicile (par exemple, livraison de repas à domicile, accompagnement des enfants dans leurs déplacements en dehors de leur domicile).

Le salarié peut aussi être employé au domicile d’un ascendant qui remplit les conditions pour bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Le contribuable ne peut pas cumuler le crédit d’impôt avec la déduction d’une pension alimentaire versée à cet ascendant. Il doit opter pour l’une ou l’autre chaque année.

Le montant des frais sur lequel s’applique le crédit d’impôt est le total des dépenses (salaire net, cotisations sociales, frais de gestion dus à une association agréée), déduction faite des diverses allocations versées au titre de l’aide à domicile (allocation représentative de services ménagers, prestation de garde à domicile des personnes âgées, etc.).

Certaines prestations sont retenues dans des limites spécifiques : 500 € par an pour les travaux de petit bricolage dits « homme toutes mains » ; 3 000 € par an pour les dépenses d’assistance informatique ; 5 000 € par an pour les petits travaux de jardinage.

Pour bénéficier du crédit d’impôt, le contribuable doit indiquer dans sa déclaration de revenus la nature des services au titre desquels il a engagé des dépenses.

Si le crédit excède l’impôt dû, le contribuable perçoit l’excédent.

Sur option, les particuliers employeurs qui ont adhéré au service « CESU + » peuvent bénéficier d’une avance immédiate du crédit d’impôt (versement en temps réel de l’avantage fiscal, c’est-à-dire dès le paiement du salarié). Cette option est également possible pour les particuliers qui sont clients d’une entreprise ou d’un organisme de services à la personne.

À partir du 1/1/2026, l’avance immédiate sera ouverte :

  • aux services de garde d’enfant de moins de 6 ans payés via le dispositif Pajemploi + ;
  • aux services fournis au titre de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou de la prestation de compensation du handicap (PCH).

Cotisations syndicales

Crédit d’impôt égal à 66 % du montant des cotisations syndicales versées par les salariés ou les retraités, dans la limite de 1 % des rémunérations perçues.

Les salariés dont les frais professionnels sont déduits de manière forfaitaire (abattement normal de 10 %) et les pensionnés bénéficient de ce crédit d’impôt.

Les personnes qui font leur déclaration de revenus par Internet n’ont pas besoin de fournir de justificatif écrit mais doivent les conserver et les présenter, sur demande, à l’administration.

Dépenses d’acquisition de gros équipements

Crédit d’impôt pour les systèmes de charge de véhicules électriques

  • Il s’applique aux dépenses d’acquisition et de pose des systèmes de charge pour véhicules électriques payées entre le 1/1/2021 et le 31/12/2025.
    Il est ouvert à tous les contribuables, sans condition de ressources, qu’ils soient propriétaires, locataires ou même occupants à titre gratuit. Les dépenses peuvent être réalisées dans la résidence principale, mais aussi dans la résidence secondaire (dans la limite d’une résidence secondaire par contribuable).
    Pour les dépenses payées depuis le 1/1/2024, il est réservé aux bornes de recharges électriques pilotables.
  • Le crédit d’impôt est égal à 75 % des dépenses de fourniture et de pose, sans pouvoir dépasser 500 € par système de charge (300 € pour les dépenses payées jusqu’au 31/12/2023). Il est limité, pour un même logement, à :
    • un seul système de charge pour une personne seule (célibataire, divorcée ou veuve) ;
    • deux systèmes pour un couple soumis à une imposition commune.

Le système de charge doit être fourni et installé par une même entreprise (ou par son sous-traitant sous réserve que l’entreprise établisse la facture pour l’ensemble des opérations).

Crédit d’impôt pour favoriser l’autonomie des personnes

  • Dépenses payées jusqu’au 31/12/2023. Le crédit d’impôt concerne :
    • les dépenses d’installation ou de remplacement d’équipements spécialement conçus pour les personnes âgées ou handicapées (équipements sanitaires spécifiques, équipements de sécurité et d’accessibilité comme les mains courantes, les mobiliers à hauteur réglable, etc.). Les travaux doivent être réalisés dans l’habitation principale (neuve, ancienne ou en l’état futur d’achèvement) du contribuable, même s’il n’est pas handicapé ou âgé ou que le logement n’accueille pas une telle personne ;
    • les dépenses d’installation ou de remplacement d’équipements permettant l’adaptation des logements à la perte d’autonomie ou au handicap. Le contribuable ou un membre de son foyer fiscal doit souffrir d’une perte d’autonomie classée 1 à 4 ou être titulaire soit d’une pension d’invalidité de 40 %, soit d’une carte d’invalidité (ou d’une carte mobilité inclusion).

  • Dépenses payées du 1/1/2024 au 31/12/2025 : il ne concerne que les dépenses d’installation ou de remplacement d’équipements permettant l’adaptation des logements à la perte d’autonomie ou au handicap.
    Les dépenses doivent être réalisées dans l’habitation principale (neuve, ancienne ou en l’état futur d’achèvement).
    Le contribuable ou un membre de son foyer fiscal doit être âgé d’au moins 60 ans minimum et souffrir d’une perte d’autonomie classée 1 à 4 ou, quel que soit son âge, présenter un taux d’incapacité supérieur ou égal à 50 % (exemple : personne titulaire de la carte mobilité inclusion, mention « invalidité »).
    Le contribuable doit également disposer de revenus intermédiaires (voir barèmes).

    Pour les ménages modestes ou très modestes, le crédit d’impôt est désormais remplacé par une prime, appelée « MaPrimeAdapt’ », versée par l’ANAH.


  • Le crédit d’impôt est égal à :
    • 25 % des dépenses (achat et frais de main-d’œuvre) ;
    • retenues, pour une même habitation, dans la limite de 5 000 € pour une personne seule et de 10 000 € pour un couple marié ou pacsé, avec une majoration de 400 € par personne à charge (200 € pour un enfant réputé à charge égale de chacun des parents). Ce plafond de dépenses est apprécié sur une période de 5 années civiles consécutives entre le 1/1/2005 et le 31/12/2025.

Crédit d’impôt pour travaux de prévention des risques technologiques

  • Il concerne les dépenses payées du 1/1/2015 au 31/12/2026 pour :
    • la réalisation de travaux de protection de l’habitation principale contre les risques technologiques prévus par un plan de prévention des risques technologiques ;
    • les frais de diagnostics préalables à la réalisation des travaux.
      Seuls les propriétaires occupant leur résidence principale ou qui mettent le logement en location pendant 5 ans à titre de résidence principale ont droit à ce crédit d’impôt.
      Les travaux doivent être réalisés dans un délai de 11 ans à compter de l’approbation du plan de prévention ou, pour les plans approuvés avant 2016, avant le 1/1/2027.

  • Le crédit d’impôt est égal à :
    • 40 % des dépenses ;
    • retenues, quelle que soit la situation de famille du contribuable, dans la limite de 20 000 € par logement (plafond de dépenses apprécié sur l’ensemble de la période 2015-2026).

Investissements forestiers

  • Les personnes qui investissent dans les forêts entre le 1/1/2023 et le 31/12/2027 bénéficient d’un crédit d’impôt sur :
    • les acquisitions de bois et forêts ou de terrains à boiser (à condition que la superficie de gestion, après acquisition, soit d’au moins 4 hectares ou, pour les opérations réalisées du 1/1/2023 au 11/7/2023, comprise entre 4 et 25 hectares) ;
    • les souscriptions de parts de groupements forestiers ou de parts de sociétés d’épargne forestière ;
    • les dépenses de travaux forestiers payées directement ou via un groupement forestier ou une société d’épargne forestière dont le contribuable est membre ;
    • les cotisations versées dans le cadre d’un contrat d’assurance couvrant des bois et forêts contre le risque de tempête et/ou contre le risque d’incendie.

      Les propriétaires doivent respecter certains engagements (se renseigner auprès de son service des impôts).



  • Les dépenses prises en compte sont retenues dans la limite annuelle de :
    • 6 250 € pour une personne célibataire, veuve ou divorcée ;
    • 12 500 € pour un couple soumis à imposition commune ;
    • avec possibilité, pour les travaux forestiers, de reporter l’excédent sur les 4 ou 8 années suivantes.

  • Le taux du crédit est de 25 %. Ce taux est :
    • abaissé à 15 % pour les souscriptions de parts de sociétés d’épargne forestière ;
    • porté à 76 % pour les cotisations d’assurance.

CGI : Art. 199 quater C et s.

BARÈMES

Conditions de ressources pour bénéficier du crédit d’impôt (dépenses payées à partir du 1/1/2024) :

Revenu fiscal de référence (RFR) minimum :

Nombre de personne composant le ménage

Île-de-France

Autres régions

1

28 657 €

21 805 €

2

42 058 €

31 889 €

3

50 513 €

38 349 €

4

58 981 €

44 802 €

5

67 473 €

51 281 €

Majoration par personne supplémentaire

+ 8 486 €

+ 6 462 €

Revenu fiscal de référence (RFR) maximum :

31 094 € pour la 1re part de quotient familial, majorés de 9 212 € pour chacune des deux 1/2 parts suivantes et de 6 909 € pour chaque 1/2 part à compter de la 3 e.

Pour les dépenses payées en 2024, le RFR pris en compte est celui de l’année 2022 ou, si le RFR 2022 est supérieur aux plafonds, le RFR de l’année 2023.


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